Estuaire de la Gironde

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Les îles de l'estuaire

Tout bon estuarien doit réciter son chapelet… d’îles, de l’aval vers l’amont, sans oublier les petites nouvelles, et sans négliger celles qui nous ont quittés. Un exercice difficile pour qui n’est pas « sur zone ». Les îles flottent sur l’estuaire et on les retrouve rarement comme on les a laissées.
« Un jour ça émerge, et puis ça monte, la végétation s’accroche, les vases se fixent, l’île se met à respirer ; on lui donne un nom, on y débarque, on l’endigue, on la peuple, on la cultive, plus tard on la délaisse, on l’abandonne, on y revient »

Eric Audinet dans l’Estuaire, rivière de Gironde

Apparitions et extinctions

Formées des sédiments déposés, lors des crues, sur les hauts fonds sableux, les îles ont une vie mouvementée. Au chapitre des naissances, l’île de Plassac qui se végétalise et la nouvelle île de Cordouan, près du phare, aux portes de l’estuaire, dont le nom fait écho à l’île Nouvelle et trahit la propension des îles à apparaître et disparaître. A l’inverse, nul n’a oublié l’île de Croûte qui s’est « éteinte », selon le mot de Didier Coquillas, en 2003. Certaines enfin se sont rattachées aux rives, la gauche le plus souvent, comme l’île Macau.

Habitées et exploitées

L’homme a très vite investi ces terres nouvelles, intervenant sur leur évolution, les endiguant pour les protéger de l’érosion. D’abord utilisées pour le pacage, les îles sont mises en culture au milieu du 19e siècle. Le vignoble se développe, échappant au phylloxera grâce à l’inondation des terres durant les mois d’hiver ; les îles se peuplent, jusqu’à 500 « îlouts » y vivaient à l'année dans les années 1880.
Mais le recul du vignoble au profit des céréales et le moindre besoin de main-d’œuvre conduisent au départ progressif de la population et provoquent la fin de l’entretien quotidien des digues.
Détenues, selon les cas, par des exploitants agricoles, des propriétaires privés, le Grand Port Maritime de Bordeaux, le Conservatoire du Littoral (propriétaire de l’île Nouvelle, du phare de Patiras et d’une partie de la Grande île), les îles doivent s’inventer un avenir. Elles se laissent  aujourd'hui découvrir par les visiteurs, curieux de vivre pour quelques instants un instant dépaysant, hors du temps.

Ilouts, De terre et d’eaux mêlées

Découvrez le web-documentaire « Ilouts, De terre et d’eaux mêlées », produit par l’association Nous Autres. Le fruit d’un collectage de mémoire auprès d’anciens travailleurs et habitants des îles de l’estuaire de la Gironde...

Découvrir les îles

Les îles que l'on peut visiter :

La plus nature : l'île Nouvelle, son cadre, paradis des oiseaux, et son ancien village

La plus bucolique : Patiras, son phare, son Refuge, ses chaises longues

La plus viticole : l'île Margaux, son domaine viticole : ses chais, ses vignes, ses dégustations
 

Et celles que l'on peut apercevoir en bateau

La plus vaste : l'île Verte, qui résulte de la fusion de l’île Cazeau, l’île du Nord et l’île Verte. Elle aussi fut longtemps habitée et cultivée, et elle est devenue un sanctuaire pour les oiseaux et pour la flore, comme l'angélique des estuaires.

La plus stratégique : l'île Pâté abrite le Fort du même nom, qui constitue avec la Citadelle de Blaye et le Fort-Médoc ce qu'on appelle le Verrou Vauban , qui est classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO. Formant une barrière sur le fleuve, il assurait la défense de Bordeaux. L'île, propriété privée, n'est pas visitable.