Estuaire de la Gironde

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Un réservoir de biodiversité

On peut y croiser l’orchidée ou le scirpe de Buenos Aires, l’esturgeon, la cistude, la gorge-bleue, le vison, l’éperlan, même l’oenanthe de Foucaud…L’Estuaire de la Gironde abrite des plantes et des poissons rares, des tortues quasi disparues et des oiseaux extraordinaires que les spécialistes et les pouvoirs publics s’attachent à préserver. Immersion dans un formidable vivier de biodiversité.

De nombreuses espèces, de passage ou à demeure

C’est par centaines de milliers que les oiseaux migrateurs et sédentaires rejoignent l’estuaire (bécassine, héron cendré, aigrette). Ils y trouvent au sein des marais et des palus, l’espace et la nourriture nécessaires avant de repartir vers de lointaines contrées.
Au cœur de l’estuaire les poissons migrent également (alose, anguille, lamproie, maigre, …) et de grands programmes de restauration sont en cours notamment pour l’esturgeon et le saumon, qui peu à peu repeuplent la Gironde.
Des espèces menacées mais emblématiques de l'estuaire sont protégées, particulièrement dans les marais : la cistude d’Europe, la tortue d’eau douce ou le vison d’Europe, petit mammifère ressemblant au putois.
Côté flore, le Conservatoire Botanique National du Sud Atlantique a recensé 387 espèces sur les berges de l’estuaire. La plus emblématique est évidemment l’angélique des estuaires, qui fait l’objet d’un Plan de Conservation des berges mais l’on retrouve également la nivéole d’été et l’oenanthe de Foucaud qui font l’objet d’une protection nationale, ou encore le sénéçon à feuille de barbarée.
 

Marais, palus, roselières...

La multiplicité des sites naturels offre à la faune et à la flore des habitats privilégiés. La vasière de Talmont-sur-Gironde, le polder de Mortagne (dépoldérisé à la suite de la tempête de 1999 et rendu à sa vocation naturelle par son acquisition en 2000 par le Conservatoire du littoral…), la roselière de Chenac (la plus grande de France après celle de la baie de Seine), le Pôle-Nature de Vitrezay (acquis par le Conseil Général de la Charente-Maritime pour l’écarter d’une opération d’aménagement lourd), la réserve de chasse (ancienne friche industrielle) et les Nouvelles Possessions de Braud-et-Saint-Louis, transformé en parc ornithologique (quelque 120 ha rendus à la nature après leur rachat par la commune), les marais du Logit et du Conseiller au Verdon-sur-Mer, l’Île Nouvelle (en phase de renaturation par les efforts conjoints du Conservatoire du Littoral et du Conseil Général de la Gironde), les coteaux de Mugron, ou les luxuriants palus du Moron sont autant de milieux hospitaliers pour une grande variété d'espèces. 
 

Une flore riche et variée

Nombreux végétaux viennent colorer les rives de l'Estuaire. Aux roseaux familiers succèdent les aulnes, puis viennent les frênes et les chênes, mais en ouvrant les yeux, on peut trouver près des roseaux la belle salicaire et ses grandes grappes violettes. Et peut-être, un peu plus loin, le liseron des haies avec ses fleurs blanches en tubes ou le grand butome en ombelle et le séneçon erratique (protégés en Aquitaine).
Dans les forêts alluviales, la rare nivéole d’été qui fleurit dès le début mars fait mentir son nom ; et celle qui suscite toutes les attentions : la géante et fragile angélique des estuaires, rarissime à l’échelle mondiale bien qu’elle puisse, ici, paraître abondante.
 

Vison, cistude et cuivré des marais

L'Estuaire présente une mosaïque de milieux, entre affleurements calcaires de la rive droite, marais secs et mouillés, palus et autre lit mineur, offre à la faune un exceptionnel terrain d’expression. Certains de ses représentants sont plus connus que d’autres. Parce qu’ils abondent : c’est le cas, notamment des innombrables canards, ou parce qu'ils se font rares (survivants d’espèces menacées).
Le vison d’Europe et la petite tortue autochtone cistude en font partie. Le cuivré des marais, papillon plus confidentiel, et le crapaud à couteau (ou pélobate cultripède) trouvent aussi en bords d’estuaire l’un de leurs derniers refuges. Les oiseaux sont les princes de l’estuaire. Indigènes ou migrateurs, on en observe chaque année 200 espèces environ, dont certaines très rares comme le busard cendré ou la marouette ponctuée, petit oiseau fort exigeant qui n’accepte de séjourner que dans les prairies à carex inondées…
  

L’espoir de l’esturgeon

C’est dans son lit même que la Gironde se pose en vrai modèle de biodiversité.
Seul estuaire à pouvoir encore se prévaloir d’être fréquenté par le cortège complet des onze migrateurs d’Europe (alose, anguille, lamproie, truite de mer, esturgeon et autres salmonidés), il est, par exemple (avec le delta du Nil et la Mauritanie), l’un des trois seuls systèmes mondiaux où le maigre se reproduit.
Et bien que certaines espèces tendent à s’y raréfier, à l’image de la civelle ou de la grande alose, les attentions qu’on leur prête sont porteuses de tous les espoirs.
Par ses travaux, le Cemagref (institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement) est parvenu à contrecarrer la disparition annoncée de l’esturgeon d’Europe. La capture des derniers spécimens et la réussite de l’alevinage ont contribué à restaurer une certaine abondance des jeunes sujets dans l’Estuaire. Sachant que l’esturgeon doit atteindre quinze ans avant de se reproduire, il faudra patienter jusque-là.